Église Saint Vaast
A la fois épargné par les restaurations trop souvent excessives du 19ème siècle et par le conflit de 1914-1918, Saint-Vaast est un édifice fort intéressant, à l’histoire particulièrement complexe. La forme rectangulaire de son plan, d’où seul fait saillie le chœur, à l’est, est le résultat de plusieurs campagnes de construction intervenues au 16ème siècle.
Une église existait, bien sûr, au 12ème siècle et le chœur, comme le portail de la façade ouest en gardent témoignage. Le chœur est formé d’une travée droite et d’une abside en hémicycle. Les trois fenêtres de l’abside n’ont pas été modifiées et comportent simplement un ressaut. Au-dessus s’est conservée la corniche romane avec ses modillons sculptés. L’intérieur a été très restauré au 19ème siècle mais les deux nervures qui renforcent le cul-de-four reprennent le parti d’origine car les deux culs-de-lampe qui les reçoivent sont bons. Sculpté avec beaucoup de finesse, leur décor de feuilles d’acanthe, très antiquisant, les date des années 1140/1150. A l’opposé, le petit portail en arc brisé et doubles colonnettes aux piédroits – le linteau et le tympan ont disparu – doit être légèrement plus tardif. Rien n’est connu de la nef de cette église du 12ème siècle, reconstruite ou reprise par la suite.
La première modification intervient durant la première moitié du 15ème siècle avec la construction d’une seconde nef, presque aussi haute que la première et dotée de son propre pignon en façade. Les trois fenêtres qui l’éclairent comporte un réseau mélangeant les tracés rayonnants et flamboyants. A l’intérieur, la communication entre les deux nefs est assurée par quatre arcades très hautes reçues sur des piles circulaires. Construites à cette occasion, les voûtes d’ogives du vaisseau central – en partie refaites – retombent par pénétration directe dans les piles. La nouvelle nef reçoit, pour sa part, de fausses voûtes d’ogives en lambris de forme domicale très marquée
C’est à peu près à la même époque qu’est reconstruit le transept, dont les fenêtres présentent un réseau comparable. Pourvus chacun d’un cul-de-lampe surmonté d’un dais et d’une piscine liturgique, ses croisillons étaient peut-être utilisés comme chapelle seigneuriale, le château – aujourd’hui disparu – étant situé à proximité immédiate de l’église. Le bas-côté sud semble avoir été construit en dernier. Les arcades par lesquelles il communique avec la nef forment un contraste saisissant avec celles du nord : peu élevées, elles retombent sur des piles circulaires trapues par l’intermédiaire de chapiteaux à la corbeille étroite décorée de pampres de vigne et de tiges.
Le mobilier est exceptionnel : Vierge à l’Enfant en pierre, du 14ème siècle ; Vierge de Pitié, en pierre également, du 16ème siècle ; poutre de gloire du 17ème siècle, parmi les plus belles de l’Oise ; autel retable du 17ème siècle, aux proportions étonnamment allongées dictées par celles du chœur (2008, modifié 2015).